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Poème bardique – Dans le tumulte du monde

Un poème bardique ici vous est livré, fait d’ombres et de lumière…

Poème bardique devant l'ombre d'unefenêtre

La colère exalte son feu à pleine puissance
Dans l’à tout prix ignorance d’être.Tout est occlusion cervicale, mésalliance,
Déréliction d’esprits agités de paraîtres.

Une scène de tumulte s’érige.

Les fuyards incontinents, proprement atterrés,
Redoutent de voir leur confort bouleversé.
Leur corps-pantin mis en déroute, s’agitent
Et donnent à voir l’absurde spectacle de héros
Indignés, pourtant si peu pusillanimes
Qui ont perdu leurs valeurs et qui très vite
Ont soif de Lumière à s’en sevrer,
Radieuse pilule des torpeurs de l’Ego.

Traces sur le sable pour un poème bardique

Oui
L’ire saisit la plèbe d’une convulsive panique
Elle gronde et racle frénétique
La moelle des os d’humains détournés d’eux-mêmes.Elle envahit leurs sens d’un suc amer
Liquéfiant force, explosant les nerfs
Elle pourfend la sérénité du gai rire.Seule demeure l’aveuglante perspective
D’exister dans la peur de jouir, de mourir.

La Chute annoncée par l’Unique,
La voici trop bien ancrée dans les mœurs.
Elle s’annonce illusoire et sévère,
Œuvrant de préjugés en préjugés dans la matière,
Spirituel anathème des Dieux d’hier.

« Qu’en est-il des Dieux d’aujourd’hui ?
Qui écoute ? »
Me chante Brigantia sous l’étoile Tandour…

Soudain, évanouissement des pensées :
Voici que l’ondée vient caresser la côte de la Baie.
Elle lustre mes vœux intimes de gloire écharpée,
Et accomplit le rêve des Dieux, tout en clarté.

Une veine d’argent zèbre les cieux, l’espace,
Retour vers un océan d’ancrages.
Mon regard sur l’horizon prend toute sa place.
L’immensité d’un souffle irradie alors
L’argent des brumes, la fragrance de l’écume.
S’imposent alors à moi tout à la fois Vie et Mort :
Infinie plénitude d’un ciel gwenn et glaz.

Agir et œuvrer dans sa vérité essentielle,
Celle d’être entier dans le royaume de l’humus
Là où l’odeur de l’humanité demeure pourtant si crue, si aigre.
Je suis là, traversé par le chant du monde
Et se révèle à moi une vérité intime, de joie infime :

Ma vie tient d’une passion d’être chaque jour renouvelée,
Dans la Foi
En Conscience
Avec Lucidité.

Taliesin
26e journée du Premier Grand Quartier Roue 2


Poème bardique revu en janvier 2021.

feu du destin en surimpression du visage de Taliesin

Le Feu du Destin

Le Feu du Destin flamboie dans la poésie…

Le feu du destin s'empare du Barde dont le reagrd s'assombrit ici sur la photo

Dans mon espérance en doux feuillage
La clarté de l’être se veut docile,
Mais au dessus de ce décor fossile
Mon ciel se nappe d’ombrageux orages…
Mon corps paraît lors tel un ustensile
Aux yeux d’un Dieu brûlant de rage…
Mon esprit flamboie et brave les murs
D’une société qui point ne s’assume
Mais s’endort, nuit après nuit,
Et chaque jour se consume.

« Pourquoi cette course à toujours errer,
Alors que le chant des Mondes est l’œuvre de mes jours ? »

Espace trouble : lampe de sel en gros plan

Un rayon perce le voile :
Redresser les cornes
Être Feu de l’agir
Laisser l’humeur fuir…

Puis
Goûter aux merveilles
Qui doucement se meuvent
Face aux yeux du soleil.

Le feu du Destin, total,
Élargit la brèche, soudain.

Déferlent alors sublimes
Vague d’ombre,Fontaine de lumière,
Forces de l’Awen :

Savourez
L’envol des paroles du chantre dans les ramures !
Sentez puissante
L’effluve lunaire sous l’écorce,
Le souffle des êtres pénétrant en force
Les racines de Seigneur Temps
Qui déploie sa brume,
Et étrangle le glorieux.

Voyez
L’éclat grandiose du cristal qui agite la terre :
Le blaireau broie dans sa gueule la branche du chêne
Le serpent s’entortille d’extase sous les fougères,
Et fait frémir l’humus sous la terre.
Dame abeille vrombit et fend l’air :
Se révèle en elle les sucs nacrés de l’Univers.

feu du destin en surimpression du visage de Taliesin

Voici que chaque jour
S’affirme notre vérité profonde
À la face des Dieux et des Déesses,
Piliers des Mondes :

Nous sommes peur,
Êtres de défiance,
Animaux fragiles,
Purs prédateurs.

Nous sommes péril.
Mais notre essence
De feu et d’eau subtils,
Est lien de confiance,
Immensité d’or et d’argent
Issue du cœur.


« Le Feu du Destin » a été mis à jour en janvier 2021.

Airmid, Maîtresse des Bourgeons : hymne

Puissante Airmid nourrie de lumière… Jusqu’à ces jours présents, peu d’hommes t’ont accordé un véritable regard, une attention sacrée. Et pourtant tu as toujours été là, dans le silence. Encore peu t’écoutent maintenant, beaucoup nient ton existence et pourtant tu sais parfois subtilement inspirer et apaiser l’homme par ta présence invisible dans la Nature. Peu respectent le règne que tu protèges; cela, par paresse, insensibles au silence enseignant de ton royaume. Car, depuis bien longtemps, celui-ci est tombé sous la domination aveugle d’humains investis par l’orgueil, par l’envie de croître, de posséder. Ils ont toujours arrachés de droit la vie de la terre sans à toi humblement s’adresser et ont fait régner pouvoir sur la nature et leurs êtres frères, rendus à l’état d’objets.

Reçois cet hymne en hommage à qui tu es.

Puissance d'Aimid et du germe. De la mousse sous le soleil. 

Ermoudia d’entre les Dieux et les Déesses !
Toi, divine protectrice
Des plantes et des fleurs,
Tu guides l’ascension
De ceux qui germent
Sous les rayons bienheureux de Bel.

Ô toi Airmid porte-rosée,
Toi qui exerces ton droit de sève,
De ton souffle tu inondes
Un nuée d’insectes par les fleurs enivrés
Parés à féconder ton monde.

Vois !
Un rayon divin de Taranis
Accueille et célèbre, glorieux,
L’harmonie des couleurs saisonnières.

Ton chant de croissance auprès d’Aesus
Résonne dans tout l’Univers
Et fait jaillir des effluves de pollen onctueux
Au cœur du Grand Vert.

Feuille sous la lumière, Airmid y respire

Ô Divinité secrète, père-mère des fleurs
Dans un lent jaillissement de douceur,
Dans l’ancrage docile et délicat des êtres
Sur qui tu veilles
À qui tu offres, immense,
Force, vigueur et beauté du silence
Tu règnes
Airmid
En puissance
Multiple essence
Régénérescence.

Airmid
Par l’air, la lumière, l’eau et la terre
Tu soutiens le germe.

Airmid
Dans un élan intrépide de feuilles et de tiges
Tu réveilles les graines
En terre endormies.

Tu crées l’éclat vif,
Qui rompt le fil de l’immuable
Pour que de la coque inerte
Jaillisse la puissance verte
En ascension ralentie,
Et qu’entre l’étamine d’or
En propulsion vers la mort.

Belle fleur violette étoilée en l'honneur d'AirmidAirmid

Reçois de nous la juste reconnaissance de qui tu es,
Par-delà le temps, par-delà tous les royaumes du monde.

Et, ô Puissance d’entre les Puissances,
Reconnais en nous tes serviteurs.
Nous honorons les forces de vie que tu déploies
Qui acceptent de se sacrifier pour nous nourrir,
Nous enseigner
,Nous guérir peut-être.

Accepte de nous une culture apaisée,
Accepte de nous ce désir de façonner
Qui parfois s’impose dans une parcelle de ton univers.
Par Talantia
Accepte de nous le juste jardin
Pour que se déploient l’harmonie et la beauté
Entre les plantes et les hommes.

Aimird sous mousse sombre gorgée de lumière

Et Airmid
Reçois nos pensées fleuries de gratitude
Pour que le sacrifice des plantes que tu as su guider
Ne soit pas vain et futile.
Que leur substance et leur essence soient recueillies par l’Enraciné,
Et qu’Ésus, ton frère, transforme !

Reçois ainsi ces offrandes en retour
Pour le sacrifice de ce qui sera fauché,
De ce qui sera déraciné,
De ce qui sera coupé,
Afin que nous puissions fonder notre place en ce lieu
Libres de déployer un espace sacré de connivences avec Toi.

Belenos, Aîné digne de gloire !

Belenos, Maître des étoiles et notre Dieu soleil, est honoré principalement en Europe durant quatre fêtes : les équinoxes et les solstices. La façon dont la lumière nous parvient dans les hémisphères conditionne beaucoup (et parfois trop) la Tradition au détriment de la Coutume, à laquelle normalement ce Dieu Ainé est rattaché. Voici justement un texte en lien avec le solstice d’été qui j’espère vous inspirera.

Belenos rayonne dans le ciel et dessine une gloire entre les nuagesÔ Belenos ! Au jour le plus long de ta Gloire, Ainé Rayonnant, tu as atteint l’or de ton règne, l’apogée de ta force ! Au point culminant de la lumière, l’équilibre se rompt car naît déjà la première graine de l’obscurité. Désormais, les nuits vont s’allongeant, et toi, Belenos, tu vas déclinant pour mieux te régénérer encore et renouveler le Cycle.

Belenos se couche à l'horizon bretonVois l’esprit d’Aedis, Belenos ! Les flammes du Tantad dansent dans la nuit, saluant à l’aube ta puissance qui s’endort. Puis inéluctablement tu t’élèves, tes rayons perforant le ciel comme dans un dernier sursaut de gloire. Tu nourris alors le blé qui se flamboie d’or et réchauffe le corps d’hommes et de femmes aveugles et sourds, las de leurs labeurs. Et déjà la Grande Dispensatrice se tourne vers ceux qui veulent l’entendre et l’honorer, pour préparer les récoltes.

Offrandes du Solstice d'été à BelenosVoici pour toi, Belenos,
Voici pour vous,
Divinités du Ciel et de la Terre,
Pour vous,
Déités de vie et de mort
Pour vous, Ainées des Arts Magiques
Notre mandala d’étincelles,
Des offrandes venues du cœur,
des chants reliants,
Les fruits d’un solstice exaltant,
Les graines du recommencement.

Voici pour vous
Notre intime reconnaissance
Notre douce gratitude
Notre feu rayonnant d’amour,
Pour qu’en nous tout concourt
À exprimer la joie de notre dévotion.