Archives de catégorie : Hymnes

Hymne à Sucellos

Sucellos

Ô Sucellos aux bras vigoureux
Toi qui te tiens sur le seuil
Où temps et espace ne font qu’un,
En un coup de ton maillet
Le Noir se heurte à l’Ombre
En un coup de ton maillet
S’ouvrent les Grandes Portes.

Ô Sucellos, Passeur devant les passeurs
Dans les profondeurs de ton Royaume, l’ovate descend
Dans les profondeurs de ton Royaume, l’initié ressent
Dans les profondeurs de ton Royaume, le prêtre entend…

En Omnia, Dieu frappeur
Tu dresses ton maillet avec vigueur
Et heurte trois fois le cœur de la Terre
Et la Terre par trois fois vibre
Et la Terre par trois fois pulse
Comme un cœur à l’Autre-Monde soumis .

Dans le Temps hors du Temps, Dieu Aîné,
Dans la Nuit des Sages
Dans l’Au-Delà sans âge
Tu dresses ton marteau avec force
Et frappe trois fois l’Antre des Intermondes.
Ogmios l’Implacable alors surgit
Et par l’onde, le corps trois fois frémit
Et par trois fois l’être se relie
Au Destin, à l’infini.

Et maintenant, Sucellos,
Maître des Portes et des Passages,
Toi qui, auprès d’Ahès, vois les êtres sans fard,
Tu veilles.
Tu veilles au seuil de Seidonos
Tu veilles au passage de ceux qui,
Dans le noir du soir,
Murmurent…
Murmurent aux vivants les secrets de l’âme
Reçoivent des vivants, regrets et larmes.

Toi, filtreur du Monde Ancien,
Gardien de la porte des Ancêtres
Veilleur des Renaissances
Toi qui laisse passer le cheval et le chien
Toi qui nous entraînent en tes riches profondeurs
Anime en nous le souffle de l’Autre-Monde !

Honneur à ta présence, Sucellos !
Honneur à ta puissance, Sucellos !
Honneur à toi, le Frappeur
Ô Sucellos, glorieux dans l’éternité !

Airmid, Maîtresse des Bourgeons : hymne

Puissante Airmid nourrie de lumière… Jusqu’à ces jours présents, peu d’hommes t’ont accordé un véritable regard, une attention sacrée. Et pourtant tu as toujours été là, dans le silence. Encore peu t’écoutent maintenant, beaucoup nient ton existence et pourtant tu sais parfois subtilement inspirer et apaiser l’homme par ta présence invisible dans la Nature. Peu respectent le règne que tu protèges; cela, par paresse, insensibles au silence enseignant de ton royaume. Car, depuis bien longtemps, celui-ci est tombé sous la domination aveugle d’humains investis par l’orgueil, par l’envie de croître, de posséder. Ils ont toujours arrachés de droit la vie de la terre sans à toi humblement s’adresser et ont fait régner pouvoir sur la nature et leurs êtres frères, rendus à l’état d’objets.

Reçois cet hymne en hommage à qui tu es.

Puissance d'Aimid et du germe. De la mousse sous le soleil. 

Ermoudia d’entre les Dieux et les Déesses !
Toi, divine protectrice
Des plantes et des fleurs,
Tu guides l’ascension
De ceux qui germent
Sous les rayons bienheureux de Bel.

Ô toi Airmid porte-rosée,
Toi qui exerces ton droit de sève,
De ton souffle tu inondes
Un nuée d’insectes par les fleurs enivrés
Parés à féconder ton monde.

Vois !
Un rayon divin de Taranis
Accueille et célèbre, glorieux,
L’harmonie des couleurs saisonnières.

Ton chant de croissance auprès d’Aesus
Résonne dans tout l’Univers
Et fait jaillir des effluves de pollen onctueux
Au cœur du Grand Vert.

Feuille sous la lumière, Airmid y respire

Ô Divinité secrète, père-mère des fleurs
Dans un lent jaillissement de douceur,
Dans l’ancrage docile et délicat des êtres
Sur qui tu veilles
À qui tu offres, immense,
Force, vigueur et beauté du silence
Tu règnes
Airmid
En puissance
Multiple essence
Régénérescence.

Airmid
Par l’air, la lumière, l’eau et la terre
Tu soutiens le germe.

Airmid
Dans un élan intrépide de feuilles et de tiges
Tu réveilles les graines
En terre endormies.

Tu crées l’éclat vif,
Qui rompt le fil de l’immuable
Pour que de la coque inerte
Jaillisse la puissance verte
En ascension ralentie,
Et qu’entre l’étamine d’or
En propulsion vers la mort.

Belle fleur violette étoilée en l'honneur d'AirmidAirmid

Reçois de nous la juste reconnaissance de qui tu es,
Par-delà le temps, par-delà tous les royaumes du monde.

Et, ô Puissance d’entre les Puissances,
Reconnais en nous tes serviteurs.
Nous honorons les forces de vie que tu déploies
Qui acceptent de se sacrifier pour nous nourrir,
Nous enseigner
,Nous guérir peut-être.

Accepte de nous une culture apaisée,
Accepte de nous ce désir de façonner
Qui parfois s’impose dans une parcelle de ton univers.
Par Talantia
Accepte de nous le juste jardin
Pour que se déploient l’harmonie et la beauté
Entre les plantes et les hommes.

Aimird sous mousse sombre gorgée de lumière

Et Airmid
Reçois nos pensées fleuries de gratitude
Pour que le sacrifice des plantes que tu as su guider
Ne soit pas vain et futile.
Que leur substance et leur essence soient recueillies par l’Enraciné,
Et qu’Ésus, ton frère, transforme !

Reçois ainsi ces offrandes en retour
Pour le sacrifice de ce qui sera fauché,
De ce qui sera déraciné,
De ce qui sera coupé,
Afin que nous puissions fonder notre place en ce lieu
Libres de déployer un espace sacré de connivences avec Toi.

Morrigan : hymne en son honneur

Voici un hymne dédié à la Déesse de la guerre et des dynamiques : Morrigan. Il fut un temps où, avant d’entrer en prêtrise, cette jeune déesse me tournait autour, me travaillait au corps. Ce temps n’est plus. Il reste cependant le souvenir d’expériences fortes et notamment cet hymne que j’ai composé à l’époque.

Un corneille, des tâches de sang, la Morrigan est là...

Ô Morrigan
Toi dont la voix et les gestes
Apaisent mes maux funestes !
Entends gronder la voix du Roi !
Écoute les mélopées de notre âme !
Respire la fragrance de notre dévotion !
Goûte à l’écume sanglante des guerriers !

VOIS !

Le signe rouge est manifesté,
La plume noire plantée.
L’épée des guerriers levée,
L’Appel du Roi lancé !

Derrière ton souffle
Mêlé d’un sombre sourire,
Je sens la Terre vrombir
Et une révolution en moi jaillir.

Quelle irrépressible puissance
Amère, sans substance,
Qui, de l’Inframonde, bafoue
Mes dernières résistances
Et de force s’échoue,
Sur les rivages fous
De ma clairvoyance !

Alors, Morrigana,
En ton nom, je me recueille,ivre
Et contemple cette nécrose,
Ta fascinante métamorphose.

Sans faillir, je m’expose
Et à Toi me livre.

Ô gouffre de l’Ire,
Divine Osmose !

Sans éclat et sans veine
Aux reins de diamants noirs,
Tel est ton corps,
Fille de ma Reine,
Toi la sulfureuse
Qui, face au désir
De conquérir,
Devient une violente spire,
Voluptueuse,
Prête à m’ensevelir.

Ma peur, ce suc mielleux
Qui t’abreuve, se déverse
Dans ton antre visqueux.

Mes angoisses deviennent alors
De subtils rayons d’ombres adverses
Tombés dans ton calice de nacre et d’or.

Par Boduos et l’Anguille fouisseuse !
Par la demi lune qui tranche à vif,
Qui occulte de rouge mon esprit !
Mon front scintille.
Et le cercle vibre dans le grand noir.

Morrigan Bodua une corneille devant la flamme et l'épée de souveraineté

MORRIGAN !

Je crie ton nom, face aux étoiles
Et ne retient de ton visage qu’un souffle.

Toi la Puissante,
Toi la Vaillante !

Je suis à ton service,Divine Indéfinissable,
Celle qui me propulse
Et me transforme
Dans le Grand Tout
Qui se meut,
Qui se meurt,
Qui s’étiole…