Honneurs aux ancêtres porteurs des mémoires, honneurs aux pères du Bro et de tous. À la mémoire du « Tad », un poème vibrant avec l’Autre-Monde.
Kenavo, Tad, kenavo !
Au pays des Ancêtres
ta vie est consacrée
et ta mémoire constellée
de feuilles d’or et d’étoiles.
Kenavo, Tad, kenavo !
Par les vents et le sable chaud
de la Palud, très haut
dans le ciel, les corneilles
louent ton ultime sommeil.
Kenavo, Tad, kenavo !
Des certitudes de silence
œuvrent dans la Baie Lumière.
Et dans les rues de Kemper
rayonne l’Hier de ta présence.
Klevout a rez Tad ma mouezh du-hont ?
Klevout a rez betek amañ kanoù da vro ?
Merzout a rez bremañ, hendad, sklerijenn ar spered1 ?
Les mots peignent de toi des souvenirs,
diluent en vain tes traces d’absence
mais une voix résonne en moi
et dit tout en conscience
comme du fond des flots :
« Kenavo, Tad, kenavo ! »
1 Tad, entends-tu ma voix au loin ? Entends-tu jusqu’ici les chants de ton pays ? Ressens-tu maintenant, ancêtre, la clarté de l’esprit ?