Clameur du Barde : ce jour où

Dans les vents du Temps, résonne la clameur du Barde. Ce jour où la lumière est un dard qui aveugle le chantre bleu et où l’ombre cingle l’esprit depuis ses racines, ce jour est jour d’abandon. Jour de reliance. Jour de l’œuvre.

clameur du Barde dans les profondeurs du bois

Tête ardente, pupilles calcinées, braises du Présent, Face aux feux du soleil, l’Exalté clame fort :

Chaudron fiévreux du narcisse
Six aveugles ivres à l’Être délité
Itératives paroles, ferveurs d’autrefois
Foi de marbre sur champs arides
Rides du jeune à la fougue crispée
Péremptoire savant de fiel sur l’enclave stoïque
Hic et nunc,
Rien que le rien, déshérence,
Maigre saveur d’itinérance.

Le Barde entre en torpeur
Et clame encore :

Toujours le Chêne berce
Et Mère indique la Porte.
Mais où que l’on entre,
Errance menace
Où que l’on sorte,
Brume tenace.

Le Barde s‘éveille, voit la terre, puis clame alors :

Les sangliers des ondes FM
M’ont sous les chênes égaré.

En vérité,
Le chemin est courage
La voie, une oreille tendue
L’éveil, un effort
Le choix, une entrave
Le savoir, un leurre
Les écrits du passé, une illusion.

Entre terre et ciel
La vie est intarissable
Source d’un chaudron
Aux mille éclats, aux mille contrastes,
Reflux destructeur des étoiles.

Son élixir guérit du faux des mots,
Fait vomir l’infamie des masques.

Dans un regard bleu, la clameur du Barde résonne

Le Barde relève la tête et chante :

Vous,
Êtres d’humanité,
Tant que votre cœur va battant,
Le souffle anime le velouté de votre existence.
Votre expérience est votre puissance.

Êtres de confiance
Nourrissez le feu de la joie
Qu’étincelle votre silence
Qui honore les étoiles et les Dieux.

Êtres de reliance
Que votre foi encense
La spirale du Grand Dessein
La paix du grand passage.

Incarnés qui oscillez
Entre essence et substance intimes
Délectez-vous de qui vous êtes,
Dans la clarté de vos nuits
Dans l’ombre de vos jours.

Au pied de vos racines
Juste vibrez
Et recevez
Maintenant.

Au pied des vieux arbres
Transformez l’Ancien
Libérez en vous l’esclave
Des scories du passé.

Ce jour où,
De torpeur en torpeur,
Vous saurez vous abandonner,
Vous ne pourrez plus vous égarer
Vous ne vous forcerez plus d’aimer.

Et devant Eux, vous ne pourrez plus nier
Près d’Elles, vous ne pourrez plus ignorer
Face à Vous, vous comprendrez.

Lors, à présent, écoutez.
L’avenir sans passé, accueillez.
Soyez chantres de votre beauté.

Maïwena tisse
Ogma sait.


Ainsi se termine  » la clameur du Barde ». Revu en janvier 2021.

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