Archives mensuelles : novembre 2016

Hymne à Sucellos

Sucellos

Ô Sucellos aux bras vigoureux
Toi qui te tiens sur le seuil
Où temps et espace ne font qu’un,
En un coup de ton maillet
Le Noir se heurte à l’Ombre
En un coup de ton maillet
S’ouvrent les Grandes Portes.

Ô Sucellos, Passeur devant les passeurs
Dans les profondeurs de ton Royaume, l’ovate descend
Dans les profondeurs de ton Royaume, l’initié ressent
Dans les profondeurs de ton Royaume, le prêtre entend…

En Omnia, Dieu frappeur
Tu dresses ton maillet avec vigueur
Et heurte trois fois le cœur de la Terre
Et la Terre par trois fois vibre
Et la Terre par trois fois pulse
Comme un cœur à l’Autre-Monde soumis .

Dans le Temps hors du Temps, Dieu Aîné,
Dans la Nuit des Sages
Dans l’Au-Delà sans âge
Tu dresses ton marteau avec force
Et frappe trois fois l’Antre des Intermondes.
Ogmios l’Implacable alors surgit
Et par l’onde, le corps trois fois frémit
Et par trois fois l’être se relie
Au Destin, à l’infini.

Et maintenant, Sucellos,
Maître des Portes et des Passages,
Toi qui, auprès d’Ahès, vois les êtres sans fard,
Tu veilles.
Tu veilles au seuil de Seidonos
Tu veilles au passage de ceux qui,
Dans le noir du soir,
Murmurent…
Murmurent aux vivants les secrets de l’âme
Reçoivent des vivants, regrets et larmes.

Toi, filtreur du Monde Ancien,
Gardien de la porte des Ancêtres
Veilleur des Renaissances
Toi qui laisse passer le cheval et le chien
Toi qui nous entraînent en tes riches profondeurs
Anime en nous le souffle de l’Autre-Monde !

Honneur à ta présence, Sucellos !
Honneur à ta puissance, Sucellos !
Honneur à toi, le Frappeur
Ô Sucellos, glorieux dans l’éternité !

Hommage aux ancêtres et aux pères

Honneurs aux ancêtres porteurs des mémoires, honneurs aux pères du Bro et de tous. À la mémoire du « Tad », un poème vibrant avec l’Autre-Monde.

Visage du Tad dans la Baie d'Ys. Ancêtre parmis les ancêtres

Kenavo, Tad, kenavo !

Au pays des Ancêtres
ta vie est consacrée
et ta mémoire constellée
de feuilles d’or et d’étoiles.

Kenavo, Tad, kenavo !

Par les vents et le sable chaud
de la Palud, très haut
dans le ciel, les corneilles
louent ton ultime sommeil.

Kenavo, Tad, kenavo !

Des certitudes de silence
œuvrent dans la Baie Lumière.
Et dans les rues de Kemper
rayonne l’Hier de ta présence.

Klevout a rez Tad ma mouezh du-hont ?
Klevout a rez betek amañ kanoù da vro ?
Merzout a rez bremañ, hendad, sklerijenn ar spered1 ?

Les mots peignent de toi des souvenirs,
diluent en vain tes traces d’absence
mais une voix résonne en moi
et dit tout en conscience
comme du fond des flots :

« Kenavo, Tad, kenavo ! »

1 Tad, entends-tu ma voix au loin ? Entends-tu jusqu’ici les chants de ton pays ? Ressens-tu maintenant, ancêtre, la clarté de l’esprit ?